Histoire du Judaïsme libéral

Voici quelques repères concernant le judaïsme libéral.

La bonne compréhension des événements historiques nécessite une vision réflexive de l’histoire et de sa propre place au sein des mouvements sociologiques en œuvre.

Histoire du mouvement libéral

Introduction générale

  • Contexte historique ou idées d’agences publicitaires ?
  • Dissension « au nom des idées » מחלוקת לשם שמיים סופה להתקים, droit au désaccord autant au sein du monde libéral qu’entre libéraux et autres tendances.
  • L’étude de la Torah comme lien nécessaire entre l’évolution et la tradition
  • Être conscients des influences qui jouent sur nous, pouvoir les travailler
  • Pour mieux comprendre le contexte, revoir le cours sur les mouvements dans le judaïsme

Introduction historique

  • L’enthousiasme messianique rationaliste (juif et général) à l’époque des lumières et de l’émancipation
  • Réalité concrète de l’émancipation avec la révolution française
  • Les identités libérales et les identités orthodoxes sont multiples, les « couples » d’opposition libéral/orthodoxe sont également multiples dans une « danse systémique »
  • Louis Germain Lévy 1917, Ce que nous sommes: Le judaïsme doit s’écarter des notions abstraites pour incarner des « idées émues et vivantes, colorées, réchauffées et portées par toutes les puissances de l’âme »

Points de repères : Allemagne

  • 1769 traduction de la Torah en Allemand par Mendelsohn
  • 1810 Jacobson en Westphalie puis à Berlin, dénonciation orthodoxe et décret d’interdiction des offices (1817) puis de toute innovation dans la langue ou les chants (1823) par les autorités prussiennes
  • 1818 Synagogue libérale à Hambourg, sidour remanié
  • 1832 Leopold Zunz prouve que le sermon dans la langue du pays était une tradition perdue
  • 1838 Abraham Geiger à communauté (pas libérale) de Breslau : Processus évolutif, transformations passées, transformation actuelle => nationalisme juif, particularisme juif. Il s’adapte néanmoins à la communauté plus traditionnaliste.
  • 1846 Samuel Holdheim à la communauté réformée de Berlin = > hébreu, chabat->dimanche (réforme)
  • BFB 1844-45-46 : Mariages mixtes si état permet d’élever les enfants dans le judaïsme, nationalisme patriote, importance de l’esprit du chabbat (pas seulement la forme), s’élever à travers la liturgie, hébreu pas obligatoire.
  • 1854 Séminaire Théologique de Zacharias Frankel
  • 1871 émancipation des juifs allemands
  • 1872 Hochschule de Berlin par Geiger (libéralisme, plus modéré que Holdheim)
  • 1899 Union des rabbins libéraux d’Allemagne

USA : liberté religieuse + pas d’anciennes institutions ///Orthodoxie molle

  • 1824 synagogue réformée en Caroline du Sud
  • 1842-1845 Baltimore, New York
  • 1846 Isaac Mayer Wise immigre provoque->
  • 1855 conférence rabbinique de Cleveland
  • Conflit Wise (minhag america) / Einhorn (Olat tamid)
  • 1869 Conférence des rabbins réformés à Philadelphie
  • 1873 Union des communautés juives américaines – sans plateforme idéologique, créée le
  • 1875 HUC Hebrew Union College dirigé par Wise (Cincinnati)
  • 1883 départ des traditionnalistes (question de cacherout)
  • Conférence de Pittsburgh : pas de caractère contraignant des commandements, valeurs modernes priment (Kaufman Kohler)
  • 1889 Conférence centrale des Rabbins américains CCAR (Union Prayer Book, hérite du Olat tamid), abandon des observances individuelles, centralité de la synagogue, « réforme classique » (juifs allemands)
  • 1903 Kaufman Kohler dirige HUC
    Fin 19: immigration d’europe centrale + 1WW+ crise 1930 + antisémitisme + controverses// sionisme => remise en cause de l’idéal messianique et de l’enthousiasme qui l’accompagnait
  • 1937 plateforme de Colombus plus traditionnelle remplace la plateforme de Pittsburgh
  • 1922 Séminaire de New York
  • 1926 fondation du WUPJ
  • 1943 Union des communautés juives américaines -> action sociale, mouvement de retour à la synagogue
  • 1954 Séminaire de Los Angeles
1940 400 communautés 400 rabbins
1980 730 communautés 1300 rabbins

Europe

  • 1842 Excommunication des libéraux anglais pourtant très modérés
  • 1856 Reconnaissance par le Parlement anglais de la communauté libérale
  • 1867 Séminaire rabbinique moderne en Hongrie, « néologues »
  • 1904 Rabbin (Vaucquelin) Louis Germain Lévy : « Une religion rationnelle et laïque »
  • 1907 Inauguration de l’ULI (séparation E/E 1905), MaHzor, dimanche, français, universaliste
  • 1912 fondation de la « Synagogue Juive Libérale anglaise » sur le format de la «Réforme Classique » (peu de succès)
  • 1958 Leo Baeck College

France

  • 1791 émancipation des juifs de France
  • milieu du XIXème : cercle libéral
  • 1830 : orgue dans les offices au Consistoire
  • 1907 ULI, grand rabbin Louis Germain-Levy
  • 1955 André Zaoui, séminaire rabbinique
  • 1977 MJLF
  • 1993 Kéhilat Guesher
  • 1995 CJL

Divers

  • 1963/1971 Campus de Jérusalem
  • 1972 ordination de la première femme rabbin US
  • 1980 ordination du premier rabbin libéral israélien
  • 1992 ordination de la première femme rabbin Israélienne

Quelques premiers liens d’exploration

http://huc.edu/about/history

http://www.akadem.org/medias/documents/–ULIF-2.pdf

http://www.reform.org.il/Eng/Communities/SeminariesResults.asp?CountryZoneID=3

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k72907s/f1.image

Téléchargez le document ici: Histoire du mouvement libéral

Etude en Hévrouta

En quoi ce texte est-il représentatif de la vision libérale du Judaïsme ? En quoi reflète-t-il son époque ? Qu’est-ce qui vous parle à titre personnel ?

(Louis Germain Lévy, Cherchez moi et vous vivrez, 1917)

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Chavouot 5776: Sommes-nous tous des convertis ?

Chavouot ne serait-elle pas la fête de la conversion? Ruth en est l’héroïne, l’accueil de la Torah en est le centre… Telle sera notre thématique pour la soirée ce Chavouot de cette année…

Floriane Chinsky

Chavouot, don de la torah tables de la loi

Chavouot est la fête de la réinvention du Judaïsme, de la réception renouvelée de la Torah, reçue par tout le peuple au moment du Sinaï et par chacun d’entre nous, chaque année.

Nous sommes tous des convertis. Nous nous reconvertissons chaque année, nous recevons la Torah à Chavouot, nous faisons téchouva à Kipour. Nous gardons une alliance qui se renouvelle et nous grandissons dans cette alliance.

Le dire ainsi semble provocateur, mais tels sont les termes du midrach lui-même.

En cette période où ceux qui désirent rejoindre le peuple juif sont parfois très mal accueillis, nous tenons à remettre l’accueil au centre de notre étude, l’accueil que la tradition nous ordonne.

En ce jour de réception renouvelée de la Torah, c’est la conversion qui sera à l’honneur. Et tout naturellement, Ruth sera notre héroïne…

 

18h45 office/dracha

D’Abraham à Ezra en passant par Moïse, Sarah et…

Voir l’article original 124 mots de plus

Le judaïsme pour débutants

Le judaïsme pour débutants, Charles Szakmann

Le judaïsme pour débutants permet une approche à la fois ludique et intelligente du judaïsme.

Les thèmes centraux y sont abordés, accompagnés de dessins pédagogiques ou humoristiques. Cette approche reflète deux composantes essentielles de la culture juive: l’humour indispensable et l’approche comparatiste avec d’autres systèmes de pensée.

Le premier tome, « Les principes fondamentaux de la religion juive », aborde des éléments d’histoire juive, évoque ce qu’est la Torah, l’éthique juive, la famille juive, le chabbat, le calendrier, la prière ainsi que la cacherout.

Le deuxième tome, nommé « un regard juif sur le monde » évoque d’autres grandes questions, comme la vision juive de l’élection, la sexualité, les questions d’éthique et de définition de la vie et de la mort.

Ces ouvrages ne donneront pas une vision exhaustive de la vie et de la pensée juive, mais permettront de discerner les éléments essentiels. Comme tout ouvrage, il est important de le lire avec un Rav et un Haver, en mettant les connaissances acquises en perspective.

Il est très complémentaire du « Dictionnaire Encyclopédique du Judaïsme » en cela qu’il va à l’essentiel et se lit d’une façon décontractée.

Vous pouvez consulter ici les articles qui lui sont consacrés sur le site « Le Scout »  ou sur le site de l’éditeur pour le tome 1 et pour le tome 2. Vous trouverez ici un article consacré à son auteur.

Titre : Le judaïsme pour débutants
Auteur : Charles Szlakmann
Langue : français
Éditeur : La Découverte
Collection : Poche / Essais
Lieu : Paris
Publication : mars 2006
Pages : 190
ISBN : 9782707148247

Les conversions de Pourim dans le Talmud

Nous connaissons le judaïsme comme une spiritualité minoritaire vivant dans des cultures bien plus larges et dominantes. Pourtant, la question a pu se poser dans l’histoire d’une prépondérance du judaïsme en terme de nombre ou de prestige. Notons au passage que tel est le cas en Israël, où le judaïsme a trouvé depuis 1948 une position de liberté, la possibilité de se définir comme la référence et non comme l’exception.

Cette différence de contexte a-t-elle une influence sur la conception juive de la conversion?

Sans prendre parti sur l’historicité de l’histoire d’Esther, il est intéressant de noter que la méguila évoque cette question:

 » Dans tous les pays et dans toutes les villes, dans tous les endroits où la parole du roi son ordre parviennent, c’est la joie et les réjouissances pour les juifs, des festins et des jours de congé et beaucoup des habitants du pays se font juifs car la peur des juifs les a atteint. »
וּבְכָל-מְדִינָה וּמְדִינָה וּבְכָל-עִיר וָעִיר, מְקוֹם אֲשֶׁר דְּבַר-הַמֶּלֶךְ וְדָתוֹ מַגִּיעַ, שִׂמְחָה וְשָׂשׂוֹן לַיְּהוּדִים, מִשְׁתֶּה וְיוֹם טוֹב; וְרַבִּים מֵעַמֵּי הָאָרֶץ, מִתְיַהֲדִים–כִּי-נָפַל פַּחַד-הַיְּהוּדִים, עֲלֵיהֶם.
(Esther 8:17)

Que dit le Talmud de ce genre de situation?
Le traité Yébamot du Talmud Babylonien évoque dans une beraïta l’influence du contexte sur la validité des conversions:
On n’acceptera pas de candidats à la conversion à l’époque messianique de même qu’ils n’acceptaient pas de convertis à l’époque de David et de Salomon.
אין מקבלין גרים לימות המשיח כיוצא בו לא קבלו גרים לא בימי דוד ולא בימי שלמה
(Talmud Babylonnien Yébamot 24b)

On peut s’interroger sur la raison de cette décision. On peut se demander si les religions auront le même impact aux temps messianiques. On peut aussi penser que rejoindre la majorité dominante n’est pas une bonne raison d’implication spirituelle.

Dans le même paragraphe, le talmud évoque cette question:

Un homme qui s’est converti pour épouser une femme et une femme qui s’est convertie pour épouser un homme et aussi celui qui s’est converti pour accéder à la table des rois ou aux serviteurs de Salomon ce ne sont pas vraiment des convertis, telles sont les paroles de Rabbi NéHemia puisque Rabbi NéHémia dit : « Les convertis des lions et les convertis des rêves et les convertis de Mardochée et Esther ne sont pas réellement des convertis jusqu’à ce qu’ils se convertissent à notre époque »… Rabbi ItsHak bar Chmouel bar Marta a dit au nom de Rav, le droit positif suit l’opinion qu’ils sont tous effectivement des convertis valides.
אחד איש שנתגייר לשום אשה ואחד אשה שנתגיירה לשום איש וכן מי שנתגייר לשום שולחן מלכים לשום עבדי שלמה אינן גרים דברי ר’ נחמיה שהיה רבי נחמיה אומר אחד גירי אריות ואחד גירי חלומות ואחד גירי מרדכי ואסתר אינן גרים עד שיתגיירו בזמן הזה בזמן הזה ס »ד אלא אימא כבזמן הזה הא איתמר עלה א »ר יצחק בר שמואל בר מרתא משמיה דרב הלכה כדברי האומר כולם גרים הם

Rachi explique ce que sont les convertis des lions (ceux qui veulent échapper aux lions comme dans le livres des Rois II chap.17), les convertis des rêves (ceux à qui un devin a recommandé de se convertir) et les convertis de Mardochée  et Esther (ceux qui sont évoqués dans notre passage).

Il est intéressante de préciser ce que sont les « convertis des lions ». Il s’agit des personnes déportées par le roi d’Assyrie pour remplacer les juifs exilés de Samarie. Dans un premiers temps, nous dit le livre des rois, ils continuèrent à révérer des idoles, mais « dieu » leur envoya des lions qui les dévorèrent jusqu’à ce qu’ils adoptent le judaïsme. Ici, ce sont des conversions provoquées à dessin par le Dieu d’Israël qui sont contestées. Ce passage s’inscrit donc dans la tradition contestataire du divin qui est si chère au judaïsme talmudique et rabbinique jusqu’à nos jours. Par ailleurs, ils s’agit de conversions de forces qui sont contestées.

Rabbi NeHamia réaffirme donc ici la liberté de croyance, et refuse l’usage de la violence, y compris lorsqu’elle émanerait de Dieu lui-même! Cette opinion est donc d’une grande importance en termes de conception de la conversion.

L’opinion de Rabbi ItsHak bar Chemouel bar Marta vient préciser ce qu’il en est du droit positif, de la halaHa: A posteriori, il n’est pas possible de remettre en cause ces conversions, de même que cela n’est pas justifié aujourd’hui, autant pour des raisons hilHatiques que des raisons sociales.

Pour conclure, nous sommes tous invités à partager la joie et la folie de la fête de Pourim et à lire la Méguila, en nous interrogeant sérieusement sur les questions qu’elle soulève, mais en respectant également son esprit de dérision.

Alors que les antisémites cultivent leur peur autour de l’idée d’un judaïsme destructeur qui dominerait le monde, accordons-nous le droit, une fois par an, de fantasmer sur l’idée d’une toute puissance dans nous avons toujours été très éloignés.

Vous connaissez l’histoire du juif qui lit un journal antisémite en terrasse. Son ami l’aperçoit et s’insurge. Toi? Tu lis un tel torchon! Ecoute, lui répond-il, dans les journaux habituels, je lis que nous sommes poursuivis, attaqués, calomniés. Tu comprends bien que cela me trouble. Alors que là, je lis que les juifs sont riches, puissants, qu’ils contrôlent le monde. De temps en temps, ça fait du bien!

A l’occasion de Pourim, la fête nous invite à nous appuyer sur le rêve de la sécurité du dominant tout en déjouant en nous toute tendance à prendre ce rêve de grandeur au sérieux…

 

Dictionnaire Encyclopédique du Judaïsme

On peut découvrir le judaïsme en lisant des ouvrages qui vous prennent par la main et vous guident.
Mais l’identité juive est tellement complexe qu’il est bon d’avoir de toute façon sous la main un ouvrage bien fait, efficace, objectif.

Le Dictionnaire Encyclopédique du Judaïsme vous permet de chercher par entrées.
Vous revenez de la synagogue, vous avez entendu un mot dont vous ignorez le sens? Vous trouverez un article intelligent et complet, qui vous permettra d’aborder la question en connaissance de cause, à travers ses aspects historiques et pluralistes.
Vous lisez un livre ou un site internet et vous voulez en savoir plus sur les notions utilisées d’une façon objective? Le Dictionnaire Encyclopédique du Judaïsme vous servira de référence.
Et lorsque vous vous préparez à un cours sur l’un ou l’autre thème, vous pourrez trouver les mots essentiels, les notions et leur définition.

Cet ouvrage est un ouvrage non partisan, qui ne prend pas position dans le débat « Judaïsme orthodoxe » / « Judaïsme libéral ».

Il permet de remettre les pendules à l’heure et de trouver des repères fiables dans un monde juif complexe et pluriel.
Il s’agit d’un ouvrage érudit, complet, à consulter régulièrement.

La fin du livre reprend une histoire du judaïsme qui est également utile, ainsi qu’un calendrier comportant les équivalences entre le calendrier hébraïque et le calendrier grégorien.

Le Dictionnaire Encyclopédique du Judaïsme est inspiré de l’Encyclopaedia Judaïca.

Vous pouvez consulter ici les articles qui lui sont consacrés dans les Archives de Sciences Sociales des Religions, ou sur le site de l’éditeur.
Titre : Dictionnaire encyclopédique du judaïsme
Auteurs : Sylvie Anne Goldberg, avec la collaboration de Véonique Gillet, Arnaud Sérandour et Gabriel Raphaël Veyret
Langue : français
Éditeur : Robert Laffont/Éditions du Cerf
Collection : Bouquins
Lieu : Paris
Publication : 1996
Pages : 1635
ISBN : 978-2-221-08099-3