Que savez-vous des bénédictions?

Nous profitons de ce que nous offre le monde et nous profitons également de la chance que nous avons de pouvoir remplir des missions, accomplir des mitsvot.

Savez-vous bien toutes les occasions de nous réjouir en prononçant quelques mots de célébration?

Nos questions d’aujourd’hui ont pour thème les bénédictions. A vous de jouer!

  1. Comment dit-on bénédiction en hébreu ? Quelles sont les deux grandes formes de bénédictions ?
  2. Quand ont-elles été fixées et par qui ?
  3. Quelles sont les deux significations du mot BeraHa ?
  4. Qu’appelle-t-on « ברכות הנהנים» ? Quel est le principe philosophie qui se tient derrière ?
  5. Quel est le rôle des bénédictions dans la vie courante ?
  6. Quel est le rôle des bénédictions dans les offices ?
  7. Quelle est la première beraHa de la torah ?
  8. Qu’est-ce que la birkat cohanim ? la Birkat banim ou birkat yéladim ?
  9. Quelles sont les quatre types de bénédiction que l’on fait sur la nourriture ?
  10. Quelle est l’origine du birkat hamazon ?
  11. Qu’appelle-t-on les « שבעה ברכות» ?
  12. Comment comprendre l’injonction talmudique qui dit « il faut bénir sur le mal au même titre qu’on bénit sur le bien »?
  13. Quelle bénédiction fait-on quand on entend une mauvaise nouvelle ? Une bonne nouvelle?
  14. Sur le tonnerre, les éclairs, les paysages ?
  15. Quelle bénédiction fait-on quand on voit un arc-en-ciel? Pourquoi?
  16. Quelle bénédiction fait-on lorsqu’on respire un parfum agréable.
  17. Quelle bénédiction fait-on quand on retrouve un ami qu’on n’a pas vu depuis trente jours ? Quand on voit un sage d’Israël ? Un sage des nations ? Un Président de la république ? Une personne très belle ?
  18. Qu’est-ce qu’une « ברכה לבטלה» ?
  19. Quelle bénédictions correspond-elle à l’utilisation d’un nouveau vêtement ou ustensile, la consommation d’un fruit nouveau ou le début d’une fête?
  20. Pourquoi le talmud dit-il que « celui qui profite d’un bienfait dans ce mode sans faire de bénédiction, c’est comme s’il avait dépossédé la présence divine et la maison d’Israël »?
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Questions sur la prière juive 4 – fêtes et torah

Nous concluons ces questions en évoquant les textes liés aux fêtes et à la lecture de la torah, puis quelques questions de réflexions sur ce que signifie la prière pour vous.

  1. Qu’est-ce que la « kabalat chabbat » ? Quand a-t-elle été mise en place ?
  2. Quelles sont les prières de la kabalat chabbat ?
  3. Que sont les prières de כל נדרי et de נעילה?
  4. Quel est le nom des trois parties de l’office de Roch Hachana que l’on ajoute à la amida de moussaf et au cours desquelles on sonne du chofar?
  5. Quels sont les trois phrases qui concluent l’office de yom kipour ?
  6. Qu’est-ce que le הלל ? le מוסף ? la ברכת החודש ? La ברכת הלבנה ?
  7. Expliquez ce que sont la bénédiction de la pluie et la bénédiction de la rosée.
  8. A quelle occasion ajoute-t-on « Et écris dans le livre de la vie tous les enfants de ton alliance » ?
  9. Pourquoi retrouve-t-on souvent les mêmes versets dans le Kidouch et dans la Amida ?
  10. Qu’est-ce que la Havdala ? Ecrivez le mot en hébreu, traduisez, écrivez en français les trois bénédictions de la cérémonie.
  11. Qu’est-ce que la prière על הניסים ? Dans quelles prières et à quelles occasions est-elle ajoutée ?
  12. Qu’est-ce que la prière יעלה ויבא ? Dans quelles prières et à quelles occasions est-elle ajoutée ?
  13. A quelles occasions les mot « hael hakadoch » sont-ils remplacés par « haméleH hakadoch » dans la Amida ? Pourquoi ?
  14. Qu’est-ce que le Vidouï ? Celui de Tichri ? Celui qu’on prononce au moment d’un décès ?
  15. A quelles occasions de la prière ou de la vie récite-t-on des psaumes ?
  16. Le rôle des femmes doit-il être différent de celui des hommes dans la prière ? Qu’en est-il dans les différents courants du judaïsme ?
  17. Un enfant peut-il diriger un office ? Faire le Kidouch ? Expliquez.
  18. Traduisez la bénédiction suivante et expliquez quand elle est prononcée : בָּרוּךְ אַתָּה ה’ אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, אֲשֶׁר בָּחַר-בָּנוּ מִכָּל הָעַמִּים וְנָתַן לָנוּ אֶת תּוֹרָתוֹ. בָּרוּךְ אַתָּה ה’ נוֹתֵן הַתּוֹרָה:
  19. A quelle occasion tient-on particulièrement à monter à la torah ?
  20. Qu’appelle-t-on une Alya ? Pourquoi est-il de coutume de faire un don quand on a reçu un honneur ?
  21. Qui sont les personnes qui interviennent pendant la sortie de la torah ? Quel est leur rôle ?
  22. Qu’est-ce qu’un « mi sheberach »? Quand est-il prononcé ?
  23. Qu’est-ce qu’une « haftara »? De quoi parlent les bénédictions de la haftara ?
  24. Faut-il venir à la synagogue en voiture le shabbat ? Que prendre en compte dans son choix ?
  25. Faut-il croire en Dieu pour prier ? Pourquoi oui ? Pourquoi non ? Quelle est votre position ?
  26. Quel est le rôle social de la prière ?
  27. Peut-on emmener des enfants à la synagogue ? Quel est le comportement approprié ?
  28. Que signifient pour vous les bénédictions de la journée ? Lesquelles prononcez-vous ?
  29. Avez-vous un temps de prière personnel ? Quelles prières y prononcez-vous et pourquoi ?
  30. Quelle signification a pour vous la fréquentation des offices ? Vous sentez-vous lié à une obligation de prier ?
  31. Si vous étiez dans un lieu où il n’y a pas de synagogue libérale, que feriez-vous et pourquoi ?
  32. Quelle est votre prière préférée et pourquoi ? Celle avec laquelle vous éprouvez des difficultés ? Racontez.

Questions sur la prière juive 3 – Le Kadich et le kidouch

Les textes de l’offices ont une dimension « performative », nos paroles créent des réalités. La spécificité d’un moment par exemple, est exprimée par des bénédictions sur une coupe de vin, qui sont la déclaration officielle du début de ce moment. Tel est le cas pour toutes les fêtes juives, qui sont inaugurée par un kidouch. De la même façon le Kadich nous renseigne sur un moment particulier de l’office, le demi-kadich signale le début d’une unité dans l’office, le kadich chalem sa conclusion, l’officiant y souhaite la réalisation des voeux de l’assemblée quand le kadich derabanan a la fonction inverse, l’assemblée souhaite le meilleur à l’officiant. Pour mieux nous orienter dans tout ce « sacré », ce « saint », ce « spécial », ce « séparé » et ce « consacré », voici quelques questions pour retrouver les bases de notre réflexion.

  1. Que signifie la racine KDCh ? Comment est-elle généralement traduite ? Comment la comprenez-vous ?
  2. Qu’est-ce que le Kadish? Écrivez le mot en hébreu et traduisez.
  3. En quelle langue le Kadich est-il écrit et pourquoi?
  4. Détaillez les différents Kadish, leurs noms et leur signification.
  5. Combien de temps les endeuillés doivent-ils réciter le Kadich ?
  6. Ecrivez la phrase que l’assemblée prononce et traduisez-là.
  7. Par quels mots se termine le Kadich Chalem ? Ecrivez-les et traduisez-les.
  8. Qu’est-ce que le Kidouch ? Ecrivez le mot en hébreu et traduisez.
  9. Quelles sont les deux bénédictions qui composent le Kidouch du soir ?
  10. Quelles sont leurs variations ?
  11. En quoi le fait de couvrir la Halla est-il lié à la prononciation du Kidouch ?
  12. Comment appelle-t-on le kidouch du matin ?
  13. Combien de bénédictions comporte-t-il ?
  14. Sur quel aliment peut-il être prononcé ?
  15. De quel façon l’officiant s’assure-t-il qu’il est mandaté par l’assemblée pour prononcer le kidouch en son nom ?
  16. Quelles sont les deux bénédictions prononcées après le Kidouch et à quoi se rapportent-elles ?
  17. De quoi le Kidouch est-il censé être suivi ?
  18. Faut-il refaire le Kidouch à la maison quand on l’a fait à la synagogue ?
  19. Qu’est-ce que le Birkat hamazon ? Traduisez. Quelles sont ses bénédictions principales ? Quelles variations subit-il selon les moments ?
  20. Quel lien a le Kidouch avec la cérémonie du mariage ?

Questions sur la prière juive 2 – Amida et Chéma

La Amida et le chéma israël sont au centre de la prière juive. Nous nous tenons debout et nous écoutons, avec le Chéma, nous nous tenons debout et nous partageons, avec la Amida. Voici les questions concernant ces deux piliers.

  1. Que signifie le mot Amida ? Ecrivez-le en hébreu. A quoi renvoie-t-il ? Quels sont les autres noms de cette prière ?
  2. Combien de parties la Amida comporte-t-elle? Donnez leurs noms. Lesquelles sont permanentes, lesquelles sont différentes selon les périodes de l’année ?
  3. Combien de bénédictions comporte la Amida ? Sont-elles toujours identiques? détaillez.
  4. Certaines communautés libérales introduisent des variations dans la prière de la Amida. Lesquelles ?
  5. Quels sont les gestes qui accompagnent la récitation de la Amida ?
  6. Qu’est-ce que la Kédoucha, comment se traduit ce mot, à quelle condition peut-on la réciter, citez deux des réponses de l’assemblée.
  7. Qu’est-ce que לדור ודור ?
  8. Qu’est-ce que la ברכת כהנים ?
  9. Qu’apprend-on de la prière אלהי נצור en terme de constitution de la prière juive ?
  10. Qui a institué la prière de la Amida ?
  11. Combien de fois la récite-t-on chaque jour ? Quels jours de l’année la récite-t-on une fois de plus ? Quel jour de l’année la récite-t-on encore une fois supplémentaire ?
  12. Quels sont les derniers mots de la Amida ? Par quoi la Amida publique est-elle suivie ?
  13. Qu’est-ce que le שמע ישראל? Traduisez le nom, écrivez la première phrase en hébreu et en français.
  14. Pourquoi certains rallongent-ils le dernier mot quand ils prononcent la première phrase du Chéma Israël ? A quel midrach cette pratique fait-elle référence ?
  15. De quels textes est tiré le Chéma Israël ?
  16. Quand doit-on le prononcer ?
  17. En quoi est-il lié au ברכו ?
  18. Peut-on s’interrompre dans la récitation du chéma israël et des bénédictions qui l’entoure ?
  19. Combien de fois les mots שמע ישראל apparaissent-ils dans la prière du matin? En quelles occasions?
  20. Deux midrachim formulent des hypothèses sur les personnes qui ont prononcé la première fois la première phrase. Quelles sont-elles ?
  21. Pourquoi se cache-t-on les yeux lors de la récitation de la première phrase du chéma israël ?
  22. Quels sont les deux passages du Chéma Israël qui sont prononcés à voix basse et pourquoi ?
  23. Pourquoi certains embrassent-ils les tsitsiot lors de la récitation du dernier paragraphe du chéma israel ?
  24. Pourquoi certains ajoutent-ils « el méleH nééman » avant la récitation du chéma israel quand il n’y a pas minian?
  25. Pourquoi l’officiant ne dit-il pas « emet » directement après la fin de la récitation du chéma ?
  26. Qu’appelle-t-on « שמע ישראל שעל המיטה» ?
  27. Certains passages du Chéma Israël semblent refléter la théorie de la rétribution. Comment faut-il les comprendre ?
  28. Quels commandements sont mentionnés dans le Chéma Israël et à quels paragraphes ?
  29. Quelle controverse a touché la récitation du troisième paragraphe du Chéma Israël, à quelle époque, comment cela a-t-il été tranché, dans quels textes cette controverse apparaît-elle ?

Questions sur la prière juive 1 – généralités

La synagogue a beau être moins importante que la table familiale, elle reste le lieu d’échange, de rencontre, de renouvellement et de ressourcement nécessaire à une vie juive toujours riche et dynamique. L’Etude de la Torah y est centrale. Et bien sûr la « prière » y tient une places essentielle. Mais qu’est-ce que prier exactement? La prière juive ressemble-t-elle à l’idée que nous nous en faisons? Le judaïsme est-il réellement une « religion » comme les autres? Avant d’entrer dans les débats, faisons le points de façon concrète sur ce qu’est la prière juive dans toutes ses composantes. Une série de 100 questions très exaustives, réparties en 4 articles, nous permettra de faire le point sur ce grand sujet! Partagez vos réponses et vos questions dans les commentaires….

  1. Comment dit-on « prier » en hébreu ? Quelles racines hébraïques sont-elles rattachées à ce mot et que nous apprennent-elles sur la prière juive ?
  2. Pourquoi appelle-t-on la prière « עבודת הלב» ?
  3. Qu’appelle-t-on « תפילת קבע» et qu’appelle-t-on « תחנונים » ?
  4. Que signifie « prier avec kavana » ?
  5. Quels types de prières trouve-t-on dans la Torah ? Citez différents passages.
  6. Quels types de prières trouve-t-on dans le NaH ? Dans quels livres ?
  7. Expliquez le mot « NoussaH » et citez-en trois types.
  8. D’où viennent les airs des prières ? sont-ils sacrés ?
  9. En dehors des prières liées au temps, quelles sont les autres occasions où l’on prononce des textes ?
  10. A quel moment se lève-t-on au cours des offices et pourquoi ?
  11. Peut-on discuter pendant les offices ? Peut-on lire un livre pendant la lecture de la Torah ? Expliquez.
  12. Qu’est-ce qu’un chaliaH tsibour ? Qu’est-ce qu’un tsibour ?
  13. Pour quelles parties de l’office avons-nous besoin d’être minian?
  14. De quel texte apprenons-nous qu’il faut être 10 pour avoir minian ?
  15. Peut-on être minian quand il n’y a que 9 adultes juifs ou juives ?
  16. Comment s’appelle le traité de la Michna qui parle des prières et des bénédictions ?
  17. Comment s’appelle le livre de prière de semaine ? Des régalim ? Des yamim noraim ?
  18. Combien d’offices ont lieu un jour de semaine? Un jour de fête? A yom kipour? Quels sont leurs noms (en hébreu) et leurs traductions?
  19. Les offices ont-ils été institués en fonction des patriarches ou en fonction des korbanot ? Expliquez.
  20. Quelle est la structure de l’office du matin, celle de l’office de l’après-midi et celle de l’office du soir ?
  21. Comment appelle-t-on l’office du matin ? Combien de parties comporte-t-il ? Comment s’appellent-elles ?
  22. Est-il grave d’arriver en retard à la synagogue ? Y a-t-il une procédure particulière dans ce cas ?
  23. Quelle partie de l’office du matin fait-on traditionnellement à la maison?
  24. Quand porte-t-on le tallit ? La kipa ?
  25. Que sont les téfilines ? Que signifie ce mot ? Quand porte-t-on cet objet ? Les femmes ?
  26. A quelle partie de l’office appartiennent les prières suivantes : Ein kélohénou, ma tovou, barouH chéamar, hodo al erets véchamaim, baréHou, barouH chéamar, bénédictions du matin, adon olam, alénou ?

Se familiariser avec l’office du chabbat matin – chants 1

Comment se familiariser avec les offices? Il existe plusieurs approches.
L’une des possibilité est de se familiariser avec les chants de l’office.
Pour vous aider, voici:
Une feuille avec les chants principaux: chants office chabbat matin 1 —— vous pouvez la télécharger, la lire, souligner les mots de deux lettres etc… selon la méthode « l’hébreu c’est facile » etc…
Une vidéo de 8mn reprenant les chants en version express —— vous pouvez mettre la vidéo sur vitesse lente si nécessaire, mettre sur pause, répéter chaque phrase, chanter avant pour vérifier ensuite que vous avez prononcé correctement :

Une playlist plus complète est disponible ici:

Comment les personnes non juives peuvent participer aux offices?

Les offices sont un moment de rassemblement communautaire et de partage. Les personnes non juives y sont les bienvenues. Quelle sont les façons justes pour elles d’être accueillies et de participer? Le Rabbin Yann Boissière et la commission « affirmer notre identité » ont voulu partager leur approche de la prière juive dans un petit livret accessible au MJLF. Cet article en reprend des extraits. Merci à eux pour ce partage.

● Rappelons tout d’abord qu’une longue lignée de décisionnaires (Abraham bar Hiyya, Maïmonide, le Meïri), depuis le Moyen Age, fut unanime à considérer les chrétiens et les musulmans comme authentiquement monothéistes et contribuant à ce titre (traité Houlline 13b) à préparer l’ère messianique. Le Talmud avait déjà établi auparavant l’obligation de procéder à certains actes rituels en faveur des chrétiens ou des païens, selon le principe mipné darké shalom (« au nom des voies de la paix ») : entre autres visiter les malades, aider les pauvres, enterrer les morts (traité Guittine 59b).

● Dans le domaine liturgique également, il était de haute tradition que les personnes non juives puissent venir prier au Temple, et le passage de I Rois, 8, 41-43 nous montre Salomon insistant pour que leurs prières soient entendues. Les sacrifices offerts par des païens étaient considérés comme acceptables au Temple, tout comme le don d’objets tels que la menora (candélabre à sept branches) à une synagogue (traité Arakhine 6b).

● Depuis l’époque babylonienne, des prières publiques en faveur des dirigeants de l’Etat font partie intégrante de l’office, tout comme l’on mentionne dans nos synagogues les noms des défunts, quelle que soit leur religion, avant la récitation du Kaddish.
Prêtres et imams sont régulièrement accueillis dans nos communautés libérales pour participer à des lectures de textes ou délivrer un discours à la communauté.

● De même, dans le cas d’une famille mixte qui célèbre la bar ou bat-mitsva de son enfant, le parent non juif est invité à participer à la cérémonie, de sorte que la célébration inclue toute la famille de manière égale. De façon générale, dans la mesure où le judaïsme libéral affirme qu’une part essentielle de la Tradition consiste en un message éthique et prophétique adressé à toutes les Nations, et prône une nécessaire ouverture à la cité et à la modernité, les personnes non juives sont tout à fait bienvenues et invitées à fréquenter nos synagogues.

● Cette ouverture, toutefois, n’est pas sans limite, et le judaïsme libéral n’a jamais abandonné l’idée qu’Israël constitue une communauté distincte par son histoire et sa destinée. La vision du peuple juif en tant que peuple, autrement dit comme communauté définie par une histoire et une identité communes, n’a jamais disparu.

● A ce titre, la synagogue est clairement une institution juive, et les offices qui s’y déroulent ne peuvent être considérés uniquement comme une méditation personnelle et spirituelle. Un office constitue également la réaffirmation collective et publique de notre identité juive et de notre adhésion à l’Alliance contractée entre Dieu et le peuple d’Israël. L’accès à la communauté juive étant par ailleurs possible, de manière connue, par filiation ou par conversion, prétendre qu’une personne non juive n’ayant pas formellement adopté le judaïsme puisse jouer un rôle liturgique équivalent à une personne juive reviendrait à porter atteinte à la valeur des notions d’Alliance et d’identité juive.

● Une personne non juive, ainsi, ne pourra diriger tout ou partie d’un office public, « public » étant compris ici selon la catégorie traditionnelle de la tefilla bé-tsibbour, la « prière communautaire ». Sont également exclues toutes les prières constituant une tefillath hova, une « prière obligatoire », telle la récitation du Shema Yisraël, de la Amida et de toutes les prières nécessitant un miniane (minimum de 10 personnes), comme la lecture de la Torah ou le Kaddish.
D’une manière générale, la participation à l’ensemble du rituel de la lecture de la Torah sera réservée aux personnes juives, tout comme la lecture des passages liturgiques incluant la récitation d’une bénédiction (qui implique l’acceptation formelle des mitsvoth, des « commandements).

● En revanche, une personne non juive pourra :
a/ Participer à toute partie liturgique ne nécessitant pas une affirmation spécifique (comme accompagner un enfant à la bima lors d’une bar ou bat-mitsva). La lecture en français de la parasha (section hebdomadaire de la Torah) ou de la haftara (passage des prophètes associé chaque semaine à la parasha) fait partie, dans notre communauté, de ces lectures permises.
b/ Réciter des prières spéciales lors d’offices, de commémorations ou de célébrations impliquant des offices non liturgiques.
c/ S’adresser à la communauté dans des discours de nature non liturgique.
Les personnes non juives peuvent donc assister, voire participer aux offices, et ainsi exprimer leur attachement à la communauté, sans que soit altérée l’intégrité distinctive d’une congrégation juive religieuse.

La place du français et de l’hébreu.

Les offices libéraux incluent à la fois le français et l’hébreu. Que signifie ce bilinguisme? Le Rabbin Yann Boissière et la commission « affirmer notre identité » ont voulu partager leur approche de la prière juive dans un petit livret accessible au MJLF. Cet article en reprend des extraits. Merci à eux pour ce partage.

● L’introduction de la langue vernaculaire dans les offices a été l’un des tout premiers effets de la volonté de réformer la liturgie au début du 19e siècle. Elle a aussi déclenché moult débats sur la légitimité d’utiliser une langue autre que la « langue sainte » dans une prière adressée à Dieu. Ces questions, à vrai dire, avaient déjà été posées par le Talmud (TB traité Sota 33a), et ce dernier y répondait favorablement. De nombreux décisionnaires, dont Maïmonide, ont confirmé par la suite cette approche en insistant sur l’impératif de comprendre ce que l’on dit.

● Un certain universalisme, typique du 19e siècle, a pu jouer – très temporairement – en défaveur de l’hébreu dans le milieu réformateur allemand ; ainsi, lors de la Conférence rabbinique de Francfort de 1845, a été votée une motion qui, sans aller jusqu’à prôner sa suppression, a déclaré qu’il n’y avait pas de nécessité légale objective à maintenir l’hébreu dans les offices. C’est cette mesure qui provoqua la rupture de ce qui allait devenir par la suite le judaïsme conservative (massorti).

● Aujourd’hui, un retour de balancier a depuis longtemps réintroduit l’hébreu comme une dimension essentielle de l’empreinte juive des offices, sans parler de son intérêt pédagogique pour maintenir sa connaissance chez les fidèles. Chaque communauté détermine sa position du curseur entre l’hébreu et le français.

● Traditionnellement, le MJLF a toujours penché pour une valorisation importante de la langue hébraïque comme vecteur fondamental de la spiritualité d’Israël.
L’équilibre hébreu-français, sans cesse à reconsidérer, n’est d’ailleurs pas affaire exclusive de traduction. Une spécificité bien ancrée du MJLF veut que des commentaires explicatifs de l’officiant sur tel ou tel aspect de la prière soient donnés en français au cours de l’office. Ceux-ci permettent, d’une part, de créer une sorte de dialogue avec l’assemblée des fidèles, d’autre part d’assurer une fonction d’accueil non négligeable envers les personnes qui ne sont pas familières des offices. Ils contribuent, enfin, à une compréhension plus profonde de la liturgie et à une meilleure implication spirituelle des personnes présentes.

Le micro pendant les offices

Que pense le judaïsme libéral de l’usage du micro le chabbat? Le Rabbin Yann Boissière et la commission « affirmer notre identité » ont voulu partager leur approche de la prière juive dans un petit livret accessible au MJLF. Cet article en reprend des extraits. Merci à eux pour ce partage.

● L’usage du micro à Shabbath, interdit dans les synagogues traditionnelles au motif qu’il viole l’interdiction de tout travail (par la production d’impulsions électriques, en l’occurrence), et permis dans les synagogues libérales, est un bon exemple de la façon dont la pensée libérale raisonne et se positionne vis-à-vis des mitsvoth (« commandements »).

● Assez tôt dans la pensée libérale, au 19e siècle, s’est opérée une distinction entre cause et fonction. Une mitsva, obligation ou interdiction, peut être apparue à une certaine époque, dans un certain contexte, pour résoudre un certain problème : tant qu’elle remplit bénéfiquement sa fonction, la mitsva est réputée participer de l’Alliance vivante entre Dieu et le peuple d’Israël ; mais lorsque la cause disparaît ou que la fonction n’est plus correctement remplie, les besoins de la communauté doivent permettre de reconsidérer la mitsva et ce qu’elle cherche à accomplir, de repenser la hiérarchisation entre mitsvoth éventuellement contradictoires, ou encore de se donner des moyens, y compris nouveaux, pour satisfaire son exigence.

● Telle est exactement le cas du micro : la mitsva étant de prier et, en ce qui concerne la lecture de la Torah, d’assurer l’enseignement à la communauté, il importe de créer les conditions optimales pour que l’assemblée entende.

La musique pendant les offices est-elle autorisée ?

La musique pendant les offices est l’une des différences les plus sensibles entre les offices libéraux et les offices orthodoxes. Le Rabbin Yann Boissière et la commission « affirmer notre identité » ont voulu partager leur approche de la prière juive dans un petit livret accessible au MJLF. Cet article en reprend des extraits. Merci à eux pour ce partage.

● La conscience de besoins spirituels nouveaux, au début du 19e siècle, a amené les premiers réformateurs à rénover les offices religieux dans le sens d’une esthétique propre à susciter l’émotion spirituelle : la musique, et tout particulièrement l’accompagnement des prières par l’orgue (et les chœurs) a été un facteur décisif dans ce renouvellement. Les juifs allemands, de ce point de vue, avaient clairement en tête le modèle des offices protestants.

● L’introduction de l’orgue déclencha la colère des opposants à toute réforme (dénommés plus tard « orthodoxes ») et suscita une abondante littérature, à la fois polémique et informée, sur la légitimité de cet accompagnement musical.

● Les opposants eurent notamment recours aux arguments suivants, d’ailleurs classiques dans la littérature halakhique : une personne juive ne pouvait jouer d’un instrument pendant Shabbath ou pendant les fêtes de peur que, si celui-ci était endommagé, elle n’en vienne à opérer une réparation, laquelle constituerait alors une violation de l’interdiction de travailler. L’interdiction biblique d’imiter la pratique des peuples idolâtres était également invoquée ; tout comme l’argument selon lequel la musique dans la liturgie synagogale était inconvenante depuis la destruction du Temple.

● Les réformateurs, de leur côté, alléguèrent qu’il n’existe plus de peuple idolâtre et qu’une inspiration empruntée à d’autres cultures, lorsqu’elle est mise au service d’un but noble, est tout à fait louable. D’autre part, la connaissance historique indique clairement que les Lévites jouaient de la musique dans le Temple, et qu’il avait été fait longtemps usage de l’orgue dans la synagogue de Prague (et ce, donc, bien après la destruction du Temple). Par ailleurs, un grand codificateur comme Moïse Isserlès (1530-1572) permettait un accompagnement musical dans le but d’observer un commandement – la prière étant un tel commandement.

● Enfin, les tenants de la Réforme argumentèrent que l’accompagnement musical (orgue ou autres instruments) avait pour vertu de provoquer hitoréroute ha-nefesh, « l’éveil de l’âme ». C’est sans doute