Que pense le judaïsme libéral de l’usage du micro le chabbat? Le Rabbin Yann Boissière et la commission « affirmer notre identité » ont voulu partager leur approche de la prière juive dans un petit livret accessible au MJLF. Cet article en reprend des extraits. Merci à eux pour ce partage.
● L’usage du micro à Shabbath, interdit dans les synagogues traditionnelles au motif qu’il viole l’interdiction de tout travail (par la production d’impulsions électriques, en l’occurrence), et permis dans les synagogues libérales, est un bon exemple de la façon dont la pensée libérale raisonne et se positionne vis-à-vis des mitsvoth (« commandements »).
● Assez tôt dans la pensée libérale, au 19e siècle, s’est opérée une distinction entre cause et fonction. Une mitsva, obligation ou interdiction, peut être apparue à une certaine époque, dans un certain contexte, pour résoudre un certain problème : tant qu’elle remplit bénéfiquement sa fonction, la mitsva est réputée participer de l’Alliance vivante entre Dieu et le peuple d’Israël ; mais lorsque la cause disparaît ou que la fonction n’est plus correctement remplie, les besoins de la communauté doivent permettre de reconsidérer la mitsva et ce qu’elle cherche à accomplir, de repenser la hiérarchisation entre mitsvoth éventuellement contradictoires, ou encore de se donner des moyens, y compris nouveaux, pour satisfaire son exigence.
● Telle est exactement le cas du micro : la mitsva étant de prier et, en ce qui concerne la lecture de la Torah, d’assurer l’enseignement à la communauté, il importe de créer les conditions optimales pour que l’assemblée entende.