Une femme peut-elle porter le taleth ?

Le Taleth est un symbole important dans la tradition juive. Le Rabbin Yann Boissière et la commission « affirmer notre identité » ont voulu partager leur approche de la prière juive dans un petit livret accessible au MJLF. Cet article en reprend des extraits. Merci à eux pour ce partage.

● Le taleth est un châle de prière. Outre que le porter est un commandement de la Torah (Nbr. 15, 37-41 ; Deut. 22, 12), sa signification est hautement symbolique, car ses franges rituelles (appelées « tsitsith ») nouées aux quatre coins représentent les mitsvoth (« commandements »). Se revêtir du taleth, c’est donc manifester de façon très concrète son acceptation des enseignements du judaïsme.

● Selon un principe soutenu par le judaïsme traditionnel (et contesté par les mouvements libéraux), les femmes seraient exemptes de tous les commandements positifs (les commandements de la forme « tu feras ») liés à un temps précis. Le port du taleth fait partie de cette catégorie de commandements et, à ce titre, les femmes en seraient dispensées. En pratique, les femmes ne portent pas le taleth dans les synagogues traditionnelles – notons au passage que « l’exemption » s’est muée, ici comme en de nombreux autres domaines, et de façon tout à fait indue, en « exclusion ».

● En revanche, dans les synagogues libérales, et appliquant en cela le principe d’égalité qui est un des piliers des mouvements libéraux, les femmes peuvent porter le taleth si elles le souhaitent (de même que la kippa, de même que les tefillines).

8 commentaires sur “Une femme peut-elle porter le taleth ?

  1. Bien que n’étant pas dans une synagogue libérale, je ne peux que marquer mon approbation avec votre point de vue sur le Tallith

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  2. Je me pose une question : Sur quelles bases s’appuie le mouvement traditionaliste pour affirmer l’idée que les femmes sont exemptes des commandements positifs ?

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    • Bonjour à vous,
      C’est une bonne question car en réalité, toute la question de « devenir juif » est un peu mystérieuse. On peut comprendre l’intérêt de la tradition juive, mais comme elle est assez particulière, il est difficile de comprendre comment des personnes qui ne la connaissent pas peuvent la comprendre. Mais en ouvrant les yeux, on n’a qu’un seul constat à faire: cela se produit. Effectivement on voit des gens rencontrer la tradition juive, l’adopter, et la faire leur. Je dirais donc que le mot suspect est sans doute trop fort d’une façon générale, mas le mot surprenant serait adapté 😉 . Ceci dit, cela dépend beaucoup de ce que l’observateur connait réellement de sa propre identité, et comment il la perçoit, donc, il y a beaucoup de réponses différentes à cette simple question…

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  3. Oui c’est une excellente réponse. Il y a certes une part de mystère, tant pour la communauté qui voit arriver un invité surprenant, que pour celui qui approche, qui s’immerge dans, une religion qui le fascine. Pourquoi la fascination est-elle aussi forte ? Je pense pour ma part que c’est une question d’identité – le judaïsme n’est pas seulement une religion, mais une identité. Celui qui veut devenir juif va au fil de l’étude, au fil des prières, au fil de la lecture de la Torah, découvrir une part fascinante et riche de son identité. En cela je rejoins la réponse de Rinea : que connaissons-nous de notre propre identité ? Qui nous conduit vers le judaïsme ?

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